La Présentation de la Vierge au Temple et la Visitation - Sébastien Bourdon
Ces deux esquisses, autrefois attribuées à Fragonard puis à Subleyras, correspondent en réalité au premier style parisien de Sébastien Bourdon. Revenu d’un séjour en Italie (1636-1637), l’artiste produit une grande quantité de scènes de genre et religieuses en s’inspirant aussi bien des peintres nordiques qu’il avait fréquentés à Rome que la production des écoles génoises et vénitiennes, comme on peut le constater dans ces deux œuvres à la facture enlevée et au coloris argenté rappelant la manière de Véronèse. A partir de 1643 et la réalisation de son May de Notre-Dame, le style de Bourdon s’oriente vers un classicisme marqué par l’influence de Nicolas Poussin.
La Toilette - Jean Raoux
Les scènes de genre de Jean Raoux rencontrèrent un grand succès sur le marché de l’art parisien tout au long du XVIII e siècle. L’artiste associe dans cette composition gracieuse le coloris vif et brillant de l’école vénitienne de la Renaissance à la facture précise des peintres hollandais du XVIIe siècle, alors très convoités par les collectionneurs. Ce tableau fut peut-être exposé en 1784 au Salon de la Société des Beaux-Arts de Montpellier, qui joua un rôle majeur dans la genèse du musée Fabre.
Portrait de Pierre Subleyras - Joseph Vernet
La simplicité de cette composition dominée par les tons bruns permet d’affirmer la présence du modèle, dont les traits sont nettement découpés par la lumière. Le carton à dessin permet d’identifier un artiste, peut-être le peintre de marines Claude-Joseph Vernet, qui fut un proche de Subleyras et de sa famille.
Formé dans l’atelier d’Antoine Rivalz et d’abord actif entre Uzès et Toulouse, Pierre Subleyras s’installe en 1728 à Rome, après un bref passage par Paris. Peintre d’histoire et portraitiste très recherché, son style ample, marqué par le souvenir des peintres du Grand Siècle comme Bourdon et Rigaud, annonce le néoclassicisme de Vien.
Acquisition 2024
Hamlet et Ophélie - Alexandre Cabanel
Source incontournable de l’imaginaire romantique, l’œuvre de William Shakespeare nourrit la production d’Alexandre Cabanel à partir des années 1850. La jeune Ophélie se tient ici aux côtés du ténébreux prince Hamlet, qui semble sur le point d’entamer son célèbre monologue Être ou ne pas être. Cette composition esquissée avec une grande économie de moyens faisait partie du fonds d’atelier d’Alexandre Cabanel, dispersé lors d’une grande vente après-décès en 1889.
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Le 11 janvier 2025
Pierre Buraglio
Du 7 décembre 2024 au 2 mars 2025
Atrium Richier (salle 2), salles 49 à 52 du musée
Les expositions « Au fil des collections » de cet hiver 2025 mettent à l’honneur deux artistes français dont l’œuvre vient dialoguer de manière éloquente avec les collections du musée : Dominique De Beir, qui a fait une généreuse donation à la Métropole de Montpellier en 2023, et Pierre Buraglio.
Pierre Buraglio, né en 1939 et formé à l'École des beaux-arts de Paris dès 1959, est un artiste engagé politiquement et plasticien innovant. Il débute sa carrière avec des Recouvrements (1964), puis s'investit dans des œuvres mêlant récupération et assemblage. Actif dans l’atelier populaire en mai 1968, il suspend temporairement sa pratique artistique pour se consacrer au militantisme (1969-1974). Passionné par l’histoire de la peinture, il développe une réflexion plastique influencée par les maîtres et prône une « reprise critique de la tradition » avec des moyens modestes.
Durant plusieurs semaines, il a travaillé dans les salles du musée, réinterprétant certains de ses chefs-d’œuvre dans une démarche de distanciation progressive mise en place depuis les années 1990. Ses réalisations sont confrontées aux œuvres sources (Bazille, Courbet, Leenhardt…), issues de différentes périodes, au sein de trois salles du musée.
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Le 11 janvier 2025
Dominique De Beir
Du 7 décembre 2024 au 2 mars 2025
Atrium Richier (salle 2), salles 49 à 52 du musée
Les expositions « Au fil des collections » de cet hiver 2024 mettent à l’honneur deux artistes français dont l’œuvre vient dialoguer de manière éloquente avec les collections du musée : Dominique De Beir, qui a fait une généreuse donation à la Métropole de Montpellier en 2023, et Pierre Buraglio.
Dominique De Beir, artiste née en 1964 en Picardie maritime et formée aux Beaux-Arts de Paris, explore depuis les années 1990 la fragilité des supports et les accidents provoqués par des outils qu’elle conçoit. Sa pratique s’articule autour de gestes variés (trouer, griffer, brûler...) et privilégie le papier, support réactif par excellence.
Son exposition au musée Fabre clôt le cycle Accroc et caractère (2022-2025), qui a traversé six lieux en France. Ce projet associe accident (l’accroc) et singularité (le caractère) tout en explorant des thèmes clés : couleur, surface, série et écriture. Le musée accompagne cette exposition par la création d’un fonds de quatorze œuvres de l’artiste.
Dominique De Beir établit un dialogue avec les collections du musée, notamment des œuvres d’artistes liés à la galerie Jean Fournier, comme Simon Hantaï, Judit Reigl et Michel Parmentier.